lundi, 10 octobre 2022
La cuvaison de certains vins rouges se poursuit mais les vendanges touchent à leur fin dans le sud-est et le sud-ouest. Alors, qu’en est-il de ce millésime 2022 si caractéristique ? Chaque millésime a sa spécificité, sa météo si particulière. 2022 restera comme un marqueur fort car il porte la marque du réchauffement climatique. Ce qui n’exclut pas que d’autres millésimes soient « normaux » à l’avenir. Commençons par un point positif sur un thème très cher au consommateur : l’environnement. Par sa très faible humidité, le millésime 2022 n’a pas du tout été propice au développement des parasites. Très peu de mildiou, d’oïdium ou de pourriture grise notamment. Donc très peu de pesticides. A titre d’exemple dans le sud des Côtes du Rhône, lorsqu’une pluie salvatrice est enfin tombée le dimanche 14 août, le mistral s’est levé le 15 au matin, offrant aux grappes un environnement sain lorsque les racines leur apportaient de l’eau. Mais 2022 porte indéniablement les stigmates de la sécheresse. Le rendement est parfois inférieur de 30% par rapport à la moyenne. Les baies sont de petite taille ce qui donne de très belles couleurs sur les rouges car il y a beaucoup de pellicules par rapport au jus. Mais si les orages du 15 août ont été vécus comme une véritable délivrance, ça n’est pas qu’à cause du rendement ! La vigne a vraiment besoin d’eau lors de la maturation. L’eau est arrivée juste à temps dans les vignobles du sud alors que ceux plus au nord ont pu en bénéficier davantage car leur maturation est plus tardive. L’autre élément important, c’est l’acidité des vins qui donne leur fraîcheur. Les fortes chaleurs dégradent l’acidité, c’est pour ça que les blancs ont été vendangés tôt cette saison… mais quand-même trop tard malheureusement par endroits. 2022 est un millésime très caractéristique. S’il fallait le comparer à un autre, il se rapprocherait de 2003. Bien que les rendements soient très faibles, la qualité des raisins en fait sans aucun doute un millésime marquant.